Les Auvergnats de Paris

 
Publié le 27 décembre 2009
Blog Souquières
 

Au XIXème siècle dans les années 1830, de nombreux jeunes auvergnats qui n’avaient pas de travail dans la ferme familiale tentent leur chance dans la capitale. 

* Rencontre du frotteur *

 

Ils constitueront avec les aveyronnais et les lozérois une véritable colonie caractérisée par les petits métiers qu’ils exerçaient : le frotteur de parquets ou de carrelage ; le porteur d’eau ; les ferrailleurs ; le livreur de bains qui apporte baignoire et eau chaude à domicile ou le laitier-nourrisseur en banlieue qui doit acheter toute la nourriture de ses quelques bêtes et les revend pour la boucherie quand leur rendement en lait ne paye plus leur nourriture. 

Au XXème siècle, ils deviendront bougnats (1) c’est à dire marchand de vin et de charbon, et limonadiers. Ils prendront une revanche sur leur destin, aujourd’hui encore ils tiennent une grande partie des cafés de Paris dont la célèbre brasserie Lipp et le café de Flore. 

Louis Bonnet (1856-1913)

Cette communauté se dote en 1882 d’un hebdomadaire créé par Louis Bonnet « L’Auvergnat de Paris », diffusé dans toute la France. L'ambition de Louis Bonnet est également de défendre les Auvergnats de Paris, les grouper, et s'adjoindre le concours des notables établis, d'origine auvergnate. Il créa les fameux trains Bonnet en affrétant des trains des sociétés PLM et Compagnie d’Orléans.

 

C'est le 21 juin 1904 que circula le premier « train Bonnet ». Jusqu'en 1939, ils conduisent, à prix réduit, chaque printemps et chaque été, des Auvergnats au pays. Une ambiance toute particulière règne dans ces wagons, comme il se doit entre Auvergnats : cabrette et casse-croûte, on danse la bourrée sur le quai, à chaque arrêt. Les joueurs de cabrette qui animent le voyage bénéficient de la gratuité.

Dans la base généalogique des Souquières et descendants, on retrouve 22 marchands de vins ou de charbon dont 8 porteurs du patronyme Souquières, 30 frotteurs dont 7 Souquières, 2 patrons de café dont 1 Souquières.  Ils s’installèrent en général dans la région parisienne mais souvent, ils sont revenus mourir au pays.

(1) Bougnat est l’abrégé du mot occitan charbougna (« charbonnier »).
 

Bibliographie

La Grande Epopée des Auvergnats de Paris - Marc Tardieu - Edition De Borée 2002

 

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