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Appelé aussi Saint-Martin le Miséricordieux par l'église d'Orient, Saint-Martin est fêté en ce jour du 11 novembre. |
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Martin est né vers 316, à Savaria en Pannonie (aujourd'hui Szombathely en Hongrie), il est le fils d’un officier de la cavalerie romaine originaire de Pavie en Italie. Martin entra à 15 ans dans l'armée, enrôlé de force par son père alors que le jeune homme ne rêvait que de vie monastique. Un jour d'hiver où il est en garnison, rencontrant à la porte d'Amiens un pauvre qui lui demandait l'aumône, il lui donna la moitié de son manteau (le manteau étant payé pour moitié par l'armée, Martin considère qu'il n'a pas le droit de donner cette moitié qui appartient à l'État). La nuit suivante, le christ lui apparaîssait revêtu de cette moitié de manteau. Il réussit à quitter l’armée en 356 et se rapproche de Saint-Hilaire, évêque de Poitiers, qui lui confia un rôle d’exorciste.
Devenu plus tard contre son gré évêque de Tours, il reste fidèle à l’idéal monastique et préfère loger dans une cellule près de son église, il passe de longues journées de solitude et prières dans les monastères de Ligugé et de Marmoutier qu’il fit construire. Il mourut à l'âge de 81 ans dans la nuit du 8 au 9 novembre 397 à Candes au confluent de la Loire et de la Vienne; la cérémonie des obsèques de Martin eut lieu à Tours le 11 novembre 397.
De son vivant, Saint-Martin avait opéré de retentissants miracles. Sa renommée doit beaucoup à ces nombreux déplacements et aux récits de Sulpice Sévère (360-420), Paulin de Perigueux, Venance Fortunat, érudit italien et évêque de Tours en 600, et de Grégoire de Tours (539-591) qui fut un de ses successeurs au siège de Tours. Saint Martin a fortement contribué à la diffusion du christianisme en Gaule et au Moyen-Âge, son tombeau fût l'objet de fréquents pélerinages et son culte se répandit dans tout l'Occident.
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La France compte un grand nombre de sanctuaires qui lui sont dédiés, ainsi que de localités qui portent son nom. Saint-Martin fût l'un des premiers saints mis sur les autels sans avoir subi le martyre. Saint-Martin est également devenu un personnage du folklore français et européen. Dans les Flandres maritimes, il est considéré comme donateur mythique de cadeaux aux enfants et on le représente chevauchant, non un cheval comme il conviendrait à un militaire, mais un âne, animal auquel font allusion des légendes destinées à expliquer les regains de foin de l'été. La légende veut que Saint-Martin portait la bonne parole à dos d'âne. |
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Les Reliques de Saint-Martin |
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L’église de Marcolès a été consacrée à Saint-Martin entre le XIVème et le XVIème siècle. Lors de travaux de remise en état du maître hôtel le 4 juillet 1667, le curé Pierre Cortez découvre des ossements cachés dans une statue, entourés de deux bandes de parchemin où il est écrit en lettre gothique « Hae sunt reliquiae beati Martini ». Ce sont les reliques de Saint-Martin. Quand et comment sont-elles arrivées jusque là, cela reste mystérieux; une des hypothèses est le transfert de monastère en monastère des reliques après l’ouverture de son tombeau en 1323 pour être exposées à la vénération du public. La consécration de l’église de Marcolès correspondrait à leur venue. Marcolès deviendra un lieu de pèlerinage, les fidèles promenaient la statue de Saint-Martin lors de processions. |
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On retrouve au portail bas, la croix de Saint-Martin, la fontaine Saint-Martin et sur le mur d’une maison, un petit dessin sculpté dans la pierre, représentant un âne, certainement en rapport avec la légende de Saint-Martin, patron des ânes.
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A l’époque les petits enfants atteints d’infirmité étaient portés à la fontaine pour tremper leurs jambes dans l’eau en espoir d’une guérison. |
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On relève dans les cahiers du curé de Marcolès des témoignages du XVIIème siècle : |
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Catherine Gauzentes de Leynhac, 29 ans, a porté un neveu de l'âge de 4 ou 5 ans qu'on nommait “Martinés” comme d'autres enfants atteints de semblable infirmité, qui ne pouvait marcher et qui tenait continuellement les jambes en croix et qu'après avoir été baigné dans la fontaine Saint-Martin il recouvra la santé et la facilité de marcher dans 15 jours. |
Jean Vaurs a souvent porté des enfants qu'on nomme « Martinés » à cause de la faiblesse de leurs jambes pour être baignés dans la susdite fontaine de Saint-Martin à Marcolès, et qu'ils en recevaient du soulagement et marchaient peu de temps après. Cette pieuse coutume existait encore avant la deuxième guerre mondiale.
Des dons d’une faible partie des reliques de Marcolès furent fait au XIXème siècle aux églises de Tours, Amiens, Cahors et à l’abbaye de Ligugé
L'âne de Saint-Martin
« Il faut bien que Saint-Martin fasse pour son âne sans cela la pauvre bête crèverait de faim ». Cet adage sous une transparente allégorie, exprime la foi légendaire du peuple de France au retour périodique de l'été de la Saint Martin, courte halte entre l'automne finissant et les rigueurs de l'hiver. Elle se produit généralement après la Toussaint dont les brumes mettent un crêpe sur l'annuelle commémoration de nos morts aimés.
C'était un mulet, du reste, l'âne de Saint-Martin. Sur cette monture modeste, s'il faut en croire l'énorme et incohérent fatras de l'hagiographie, l'évêque de Tours aimait à parcourir son diocèse.
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Connaît-on la légende de l'été de Saint-Martin? Elle se rattache à celle du manteau que l'imagerie religieuse a popularisé. Je n'ai, avait dit Saint-Martin au mendiant, ni or ni argent, mais ce que j'ai, je te le donne au nom de Notre Seigneur Jésus Christ.
Or à peine le saint avait-il prononcé le nom du sauveur que la nature, dit la légende, tressaillit, et à travers les nuées qui brusquement s'étaient entr'ouvertes, resplendit le plus magnifique soleil. En même temps se fit entendre du ciel une voix qui disait: « Martin, parce que tu t'es montré miséricordieux pour le dernier des miens, j'ai voulu te donner un avant goût des joies du Paradis. S'il y aura dans l'autre vie un printemps perpétuel pour ceux qui auront pris soin de nos pauvres ici bas ».
Telle est l'origine de l'été de Saint-Martin (été indien en Amérique du Nord). |
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