Publié 7 février 2009
Blog Souquières
 
Un article du Journal La Croix du Cantal du 16 juin 1914, trouvé par Yvette Souquières aux Archives Départementales, témoigne de la campagne du Maroc du lieutenant Marie Sylvain André Souquieres. 
 

Marie Sylvain André Souquières naît le 9 mai 1885 à Aurilllac de Jean Antoine et de Marie Louise Jeanne Soulié.

 Etudiant à Toulouse il est incorporé au 36ème Régiment d’Artillerie le 7 octobre 1906 comme 2ème canonnier conducteur. Il est nommé brigadier en 1907, puis un après, Maréchal des logis. A la fin de sa période, il s’engage pour un an et se rengage le 1er octobre 1909, où il est admis comme élève officier à l’école d’Artillerie et de Génie.

Promu sous-lieutenant en 1910, il est nommé lieutenant le 1er octobre 1912 avant d’être transféré au 1er groupe de campagne d’Afrique, qui est détaché en Algérie et au Maroc.

Il participe sous les ordres du général Gouraud à la prise de Taza qui contrôle la gorge de liaison entre les parties occidentale et orientale du Maroc.

Il est blessé le 12 mai 1914 dans les engagements pour réduire la résistance des tribus Tsouls dans les massifs environnants.

Les tensions au Maroc : prémices de la Grande Guerre

Au début du XXème siècle les puissances européennes s’affrontent pour l’expansion de leurs colonies. Les derniers territoires indépendants en Afrique en sont les enjeux.  Après la crise de Fachoda (Egypte) qui faillit provoquer une guerre Franco-Britannique en 1898, l’entente Cordiale entre ces deux nations en 1904 dévoue le Maroc à la France en échange de l’Egypte à la Grande Bretagne. Seuls 3 états indépendants subsistent en Afrique : la Lybie, l’Ethiopie et le Maroc. Les visées italiennes sur les deux premiers territoires empêchent les puissances de s’y attaquer (la France et l’Allemagne souhaitent ménager l’Italie, en vue d’un éventuel futur conflit). Reste donc le Maroc, mais le sultanat souhaite conserver son indépendance, et ce malgré l’installation de comptoirs français. Le 31 mars 1905, en vue de prévenir la mainmise de la France sur le Maroc, l’empereur d’Allemagne Guillaume II débarque théâtralement à Tanger, au Nord du sultanat, traverse la ville à cheval, à la tête d'un imposant cortège, va à la rencontre du sultan pour l'assurer de son appui et lui faire part de son désaccord face aux droits concédés à la France sur le Maroc. Il est prêt à entrer en guerre si la France ne renonce pas à ses ambitions marocaines. Le sultan impressionné par ce discours décide de refuser toutes les réformes précédemment conseillées par Lyautey. Du 7 janvier au 6 avril 1906,se tient à Algésiras, au sud de l'Espagne, une conférence internationale sur le Maroc afin d'apaiser les tensions entre les différentes puissances européennes qui se disputent le pays.

Cette conférence confirme l'indépendance du Maroc, mais rappelle le droit d'accès de toutes les entreprises occidentales au marché marocain, et reconnaît à l'Allemagne un droit de regard sur les affaires marocaines. Toutefois, au grand dam de l’Allemagne, la France et l'Espagne se voient confier la police des ports marocains et un Français est chargé de présider la Banque d'État du Maroc. De 1906 à 1911, la crise semble réglée, mais le problème principal reste entier : le Maroc est toujours indépendant, et est désormais convoité par trois puissances : l’Allemagne, la France et maintenant l’Espagne.    
 
Le protectorat français et les Révoltes
 
En mars 1911, une révolte éclate et le sultan, assiégé à Fès, demande l’aide de la France, les Français débarquent à Casablanca, puis occupent Oujda, Casablanca et Fès. En juillet 1911, l'Allemagne provoque un incident militaire et diplomatique avec la France, en envoyant un navire de la marine de guerre allemande dans la baie d'Agadir. Aux termes d'âpres négociations, l'Allemagne renonce à être présente au Maroc en échange de territoires en Afrique équatoriale. Un traité franco-allemand est signé le 4 novembre 1911, laissant les mains libres à la France au Maroc. Tout est désormais en place pour que la France puisse installer son protectorat sur le Maroc. Ce traité, finalement imposé au sultan du Maroc, fut signé à Fès le 30 mars 1912. Par ailleurs, en novembre 1912, la convention de Madrid plaçait le Nord du pays sous protectorat espagnol. Le général Lyautey est nommé premier résident général de la France. Il déplace la capitale de Fès à Rabat. 

Les révoltes des tribus berbères reprennent et s’étendent dans les régions jusque là pacifiées. Plusieurs colonnes sont constituées et engagées sur différents objectifs : Marrakech (août-septembre 1912), Boujad et Demnat (novembre-décembre 1912),Tadla (mars à juin 1913), jonction Maroc occidental et Maroc oriental à Taza (mai 1914), et enfin khénifra (juin 1914) qui marque la fin de cette rébellion. Le Maroc est unifié, il n’y a plus deux Maroc sous le protectorat français. Depuis le rivage tunisien jusqu’à l’Atlantique la France assure la continuité d’un immense territoire.  La guerre contre l’Allemagne est déclarée, Lyautey reçoit alors l’ordre de transférer les troupes de l’intérieur en France.

Marie Sylvain André Souquieres est muté au 53ème Régiment d’Artillerie de Campagne le 15 novembre 1814. Promu Capitaine au 107ème Régiment d’Artillerie Lourde le 11 août 1916, il est tué à l’ennemi le 8 octobre 1917 par un obus sur le champ de bataille de Douaumont (Meuse).

André Marie Sylvain est titulaire de la Légion d’Honneur.

Son frère Marie Frédéric Gabriel Pierre également capitaine dans l’Artillerie, fut porté disparu en mer au large de la Crète le 26 février 1916 lors du torpillage de la Provence II par un U-boat 35 de la marine allemande. Il est également titulaire de la Légion d’Honneur.

GSDS-MC/YS2009 
 
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